Les 70's, le sacré graal ?
Modérateur : Modérateurs
Les 70's, le sacré graal ?
Alors tout d'abord je suis plutôt novice dans le whisky, d'où ma question ; mais j'ai l'impression que beaucoup de gens ne jurent que par les anciens embouteillages, notamment ceux des années 70.
Je me demandais en quoi ceux-ci étaient meilleurs ?
OK, aujourd'hui les distilleries veulent faire plus de volume mais en quoi ne peuvent-elles pas continuer à faire des tueries ? pourquoi un Springbank de 30 ans des années 70's serait meilleur q'un Springbank distillé dans les années 90 qui sortirait aujourd'hui ? Les maîtres de chai ont des technologies avancées, l'expérience des années de passées, comment ça peut être moins bon ? Pour comparer avec le vin, en faisant abstraction de la qualité du millésime/vignes, les grands domaines continuent à faire des bombes (à des prix astronomiques, mais des bombes).
?
Je me demandais en quoi ceux-ci étaient meilleurs ?
OK, aujourd'hui les distilleries veulent faire plus de volume mais en quoi ne peuvent-elles pas continuer à faire des tueries ? pourquoi un Springbank de 30 ans des années 70's serait meilleur q'un Springbank distillé dans les années 90 qui sortirait aujourd'hui ? Les maîtres de chai ont des technologies avancées, l'expérience des années de passées, comment ça peut être moins bon ? Pour comparer avec le vin, en faisant abstraction de la qualité du millésime/vignes, les grands domaines continuent à faire des bombes (à des prix astronomiques, mais des bombes).
?
Re: Les 70's, le sacré graal ?
Parce que les quilles étaient en 75cl !!
" À l’Alcool ! La cause et la solution à tous nos problèmes. " H.Simpson
https://www.whiskybase.com/profile/jnpons/collection
Localisation: 94
https://www.whiskybase.com/profile/jnpons/collection
Localisation: 94
- Von Barton
- Maître distillateur
- Messages : 3818
- Inscription : 09 juin 2018, 17:54
Re: Les 70's, le sacré graal ?
Bien vu , mais pas sur que c'est la reponse qu'il attendait...jnpons a écrit :Parce que les quilles étaient en 75cl !!
"Tout homme a le droit de dire ce qu'il croit être la vérité, et tout autre a le droit de l'assommer pour cette bonne raison."
Dr. Samuel Johnson
http://www.whiskybase.com/profile/von-barton/collection
Dr. Samuel Johnson
http://www.whiskybase.com/profile/von-barton/collection
Re: Les 70's, le sacré graal ?
Pour une réponse sérieuse, je dirais la qualité des fûts, le mode de chauffe de l’orge.
Pour Glenfarclas, par exemple début des années 70, ils utilisaient un peu de tourbe pour chauffer leur malt, ce qui donnait un goût différent, meilleur ? Ou pas...
Pour Glenfarclas, par exemple début des années 70, ils utilisaient un peu de tourbe pour chauffer leur malt, ce qui donnait un goût différent, meilleur ? Ou pas...
" À l’Alcool ! La cause et la solution à tous nos problèmes. " H.Simpson
https://www.whiskybase.com/profile/jnpons/collection
Localisation: 94
https://www.whiskybase.com/profile/jnpons/collection
Localisation: 94
-
- Maître distillateur
- Messages : 1724
- Inscription : 08 avr. 2014, 11:21
Re: Les 70's, le sacré graal ?
Si seulement qqun avait la réponse.....
Plusieurs hypothèses existent: l’industrialisation/la normalisations des distilleries, la pollution, les engrais utilisés, la qualité des fûts, et il doit y en avoir encore d’autres.
Pourtant ils doivent être un certain nombre, dans les distilleries, à chercher.
Plusieurs hypothèses existent: l’industrialisation/la normalisations des distilleries, la pollution, les engrais utilisés, la qualité des fûts, et il doit y en avoir encore d’autres.
Pourtant ils doivent être un certain nombre, dans les distilleries, à chercher.
- Von Barton
- Maître distillateur
- Messages : 3818
- Inscription : 09 juin 2018, 17:54
Re: Les 70's, le sacré graal ?
Juste une question :
Qu'est ce qui dit qu'une bouteille d'aujourd'hui qui attendrait dans un placard jusqu'en 2060 ne serait, a ce moment là, pas de la même qualité que la bouteille des années 70 tant recherchée aujourd'hui pour sa qualité supérieure supposée ?
Parce que la bouteille des années 70 a quand même eu le temps de vieillir avec une action inconnue sur le whisky. Pour comparer un embouteillage identique à 30 ou même 50 ans d'intervalle, il aurait fallu garder une bouteille d'époque dans un environnement neutre, sans oxygène même... et comparer avec la même bouteille, mais qui a subit les affres du temps.
Vous voyez ou je veux en venir ?
Qu'est ce qui dit qu'une bouteille d'aujourd'hui qui attendrait dans un placard jusqu'en 2060 ne serait, a ce moment là, pas de la même qualité que la bouteille des années 70 tant recherchée aujourd'hui pour sa qualité supérieure supposée ?
Parce que la bouteille des années 70 a quand même eu le temps de vieillir avec une action inconnue sur le whisky. Pour comparer un embouteillage identique à 30 ou même 50 ans d'intervalle, il aurait fallu garder une bouteille d'époque dans un environnement neutre, sans oxygène même... et comparer avec la même bouteille, mais qui a subit les affres du temps.
Vous voyez ou je veux en venir ?
"Tout homme a le droit de dire ce qu'il croit être la vérité, et tout autre a le droit de l'assommer pour cette bonne raison."
Dr. Samuel Johnson
http://www.whiskybase.com/profile/von-barton/collection
Dr. Samuel Johnson
http://www.whiskybase.com/profile/von-barton/collection
Re: Les 70's, le sacré graal ?
Il y a le fait de la production de masse, comme le dit Steve, avec un processus de plus en plus automatisé, et donc de ce fait plus contrôlé, alors qu auparavant, « l’homme » agissait d autant plus sur le distillât.
" À l’Alcool ! La cause et la solution à tous nos problèmes. " H.Simpson
https://www.whiskybase.com/profile/jnpons/collection
Localisation: 94
https://www.whiskybase.com/profile/jnpons/collection
Localisation: 94
- WindBreizheur
- Maître distillateur
- Messages : 794
- Inscription : 03 avr. 2018, 14:03
Re: Les 70's, le sacré graal ?
Est ce que le fait que tout le monde malte son orge aux même endroit ne nivèle pas le niveau et fait que le caractère de chaque distillerie est de moins en moins franc ?
Cuves inox qui remplacent cuves en bois ?
Chauffage des alambics à la vapeur ou resistances plutôt qu'une flamme qui lèche le bas de la cuve dans tous les sens ? ça aussi ça doit jouer sur le caractère du distillat et le développement de certaines textures ou arômes.
Je suis pas chimiste mais il doit s'en passer des choses là dedans, quand on voit la variété de whisky et d'arômes, et la fragilité / sensibilité d'un distillat au cours du vieillissement par exemple...
Cuves inox qui remplacent cuves en bois ?
Chauffage des alambics à la vapeur ou resistances plutôt qu'une flamme qui lèche le bas de la cuve dans tous les sens ? ça aussi ça doit jouer sur le caractère du distillat et le développement de certaines textures ou arômes.
Je suis pas chimiste mais il doit s'en passer des choses là dedans, quand on voit la variété de whisky et d'arômes, et la fragilité / sensibilité d'un distillat au cours du vieillissement par exemple...
-
- Maître distillateur
- Messages : 1724
- Inscription : 08 avr. 2014, 11:21
Re: Les 70's, le sacré graal ?
Évidemment on n’en saura jamais rien, dans le sens où il faudrait disposer d’une machine à remonter le temps pour pouvoir comparer, en face to face, une quille s’il y a 50 ans avec une quille d’aujourd’hui, à OBE « équivalent ». Tout ça reste donc très empirique.Von Barton a écrit :Juste une question :
Qu'est ce qui dit qu'une bouteille d'aujourd'hui qui attendrait dans un placard jusqu'en 2060 ne serait, a ce moment là, pas de la même qualité que la bouteille des années 70 tant recherchée aujourd'hui pour sa qualité supérieure (...)
Néanmoins je doute que l’OBE transforme une dodoche en Ferrari, on verra bien dans 30 ans...
-
- Maître distillateur
- Messages : 1724
- Inscription : 08 avr. 2014, 11:21
Re: Les 70's, le sacré graal ?
Une autre hypothèse, toute personnelle, est qu’il y a peut-être toujours autant de grosses tueries qu’avant produites dans les distilleries, simplement on ne les voit pas.
Si on considère que les producteurs de whisky ont toujours été une communauté de crève-la-dalle depuis plusieurs siècles jusqu’à il y a guère plus de 10 ans, on peut imaginer l’extraordinaire aubaine que représente -pour eux- la période actuelle, où tout se vend à prix d’or et sans aucun discernement.
Rien ne garantit que cette période durera longtemps, et peut-être vaut-il mieux garder le très bon pour une période qui sera un peu moins faste, et où il deviendra nécessaire de pouvoir afficher de la qualité.
Le bon sens paysan...
Si on considère que les producteurs de whisky ont toujours été une communauté de crève-la-dalle depuis plusieurs siècles jusqu’à il y a guère plus de 10 ans, on peut imaginer l’extraordinaire aubaine que représente -pour eux- la période actuelle, où tout se vend à prix d’or et sans aucun discernement.
Rien ne garantit que cette période durera longtemps, et peut-être vaut-il mieux garder le très bon pour une période qui sera un peu moins faste, et où il deviendra nécessaire de pouvoir afficher de la qualité.
Le bon sens paysan...
- Von Barton
- Maître distillateur
- Messages : 3818
- Inscription : 09 juin 2018, 17:54
Re: Les 70's, le sacré graal ?
C'est vrai qu'on ne pourra jamais exactement savoir, je posais la question comme " Un début de réflexion ". Moi même, je n'ai jamais eu l'occasion de goûté un de ces vieux embouteillages, donc je n'ai même pas de point de comparaison, je parle sans expérience...mais la question me paraissait plutôt légitime.steve_pinkcity a écrit :Évidemment on n’en saura jamais rien, dans le sens où il faudrait disposer d’une machine à remonter le temps pour pouvoir comparer, en face to face, une quille s’il y a 50 ans avec une quille d’aujourd’hui, à OBE « équivalent ». Tout ça reste donc très empirique.Von Barton a écrit :Juste une question :
Qu'est ce qui dit qu'une bouteille d'aujourd'hui qui attendrait dans un placard jusqu'en 2060 ne serait, a ce moment là, pas de la même qualité que la bouteille des années 70 tant recherchée aujourd'hui pour sa qualité supérieure (...)
Néanmoins je doute que l’OBE transforme une dodoche en Ferrari, on verra bien dans 30 ans...
C'est comme par exemple, ma première bouteille achetée il y a 18 mois était un Big Peat, parce qu'un ami me l'avait fait goûté et j'avais adoré, alors même qu'il a dû insister pour que j'y goûté au départ, parce que j'avais affirmé mordicus : " j'aime pas le whisky !!! " ( )
j'avais tellement aimé cette tourbe, ce feu de cheminée en bouche, que je m'étais dit : " putain, c'est le meilleur truc que j'ai jamais bu !!! "
J'avais tellement aimé qu'une semaine après je suis allé m'acheter une quille de ce que je pensais être "un whisky haut de gamme ", le summum du whisky quoi ( ). Suite à quoi, dans les mois qui ont suivi, j'ai acheté : Ardbeg 10, Lagavulin 16, Kilchoman Machir Bay, Port Charlotte Scottish Barley, Caol Ila Distillers Edition, Talisker 57 North, etc...
Quand je goûte aujourd'hui un dram de cette même bouteille de Big Peat ( bientot vide d'ailleurs ), c'est pas mal, mais sans plus quoi...
La ou je veux en venir, pour quelqu'un qui, comme beaucoup de personnes sur le forum, dégustait déjà du whisky il y a 30 ans, est ce le Lagavulin de l'époque qui était meilleur ? Ou seulement le souvenir de quelqu'un de moins expérimenté a l'époque,qui rend ce Lagavulin d'époque meilleur ? Comme moi avec mon Big Peat exceptionnel ( ), il y a 18 mois...
Je ne remets en aucun cas vos dires en doute, surtout que la grande majorité des personnes présentes ici ont beaucoup plus d'expérience que moi dans le domaine du whisky... mais je pense que la question méritait d'être posée.
N'hésitez donc pas à me donner vos avis sur la question, ça m'intéresse beaucoup.
Et merci d'avoir lu jusqu'au bout ( pour ceux qui en ont eu le courage... )
"Tout homme a le droit de dire ce qu'il croit être la vérité, et tout autre a le droit de l'assommer pour cette bonne raison."
Dr. Samuel Johnson
http://www.whiskybase.com/profile/von-barton/collection
Dr. Samuel Johnson
http://www.whiskybase.com/profile/von-barton/collection
-
- Maître distillateur
- Messages : 19365
- Inscription : 19 janv. 2008, 00:49
Re: Les 70's, le sacré graal ?
Mmm, je pense que juujuu parle des whisky distillés dans les 70's, et pas forcément embouteillés à cette époque là.jnpons a écrit :Parce que les quilles étaient en 75cl !!
Re: Les 70's, le sacré graal ?
Les autres ont déjà apportés de bons éléments de réponse. Mon avis sur la question est le suivant et n'est évidemment que très partiel, c'est éminemment multifactoriel (et il n'est pas dit que dans cet éventail de facteurs la part technique ait un poids significativement plus élevé que la part ... psychologique, qui est elle-même mutli-factorielle).
- La première chose, c'est la production. Les moyens et les substrats ont changé, la qualité du fût moyen également. Pour faire court, la manière dont on peut synthétiser l'évolution de la production globale est que, par son accroissement quantitatif sur tous les fronts et par la révolution technologique qui a permis celà, la production en matière QUALITATIVE a probablement (pour parler statistique) élevé sa moyenne et réduit son écart-type. Normalement, dans à peu près TOUT business model, c'est ce que tout émetteur de produit cherche à faire : un produit dont la qualité est à la fois haute et peu variable. Le problème, c'est que (il faudrait faire une double courbe de gauss pour illustrer ce que je veux dire), l'écart type extrêmement élevé des anciennes production était certes centré sur une moyenne plus basse mais recouvrait à l'extrême supérieure des valeurs probablement supérieures aux valeurs extrêmes de la production actuelle. Ce qui explique l'existence de quelques OVNI hyper bons qui appartiennent au passé. Mais ce que ça signifie aussi en parallèle, et ça par contre on n'en parle jamais, c'est qu'il existait à l'époque des milliers de tord-boyaux confidentiels que l'histoire, par contre, n'a évidemment pas retenu.
- Donc ça c'était un, maintenant deux : on n'a pas assez de recul. Pour faire court, je peux t'assurer que je suis vachement mais alors VACHEMENT pressé de savoir ce que peuvent donner, sorti d'un ou quelques fûts qualtitatifs après ~30-35yo (et quelques années en bouteille), un Ledaig 2004-2005 sherry, un Kilkerran, un Daftmill, un Caol Ila début 2000, un Clynelish 95-97, un Bowmore 95-96, un Springbank 95-98, certains jeunes Loch Lomond, j'en passe et des meilleures. Et là je parle de ce qu'on peut déjà gouter sur le marché mais c'est sans même parler des distillats des années 2010 qui coulent actuellement sans avoir vu l'ombre d'un palais pour l'instant ou presque ! La vérité c'est que se distillent actuellement les tueries de demain alors même qu'on l'ignore ou que, pire, on se refuse à le croire. Tout l'indique pourtant, beaucoup d'experts s'accordent à dire que les distillats qui coulent actuellement sont extrêmement prometteurs dans globalement une majorité de distilleries. Les drams qu'on a à l'heure actuelle dans la toute-puissance de leur âge (~30yo) datent de la moitié des années 80 qui, à a ma connaissance, n'était pas du tout un âge d'or au niveau de l'essor de la production et de sa qualité (en témoignent les nombreuses fermetures de 83). En dépit de ça on arrive QUAND MEME à dire que les vieux Caol de cette période, par exemple, sont quasi systématiquement super bons, et c'est pas la seule distillerie. Alors donnez-moi une raison (outre l'accessibilité financière) de ne pas croire que dans une quinzaine d'années on ne dégustera pas un Caol Ila 2003 30yo qui sera au moins aussi bon voire potentiellement meilleur ?
Merci de m'avoir lu, chouette débat en tout cas
Personnellement je me fais pas de souci sur la qualité intrinsèque de ce qui est capable de sortir actuellement d'un alambic et, à terme, d'un fût. La question n'est pas que ce soit réalisable mais plutôt sera de savoir où le trouver, et à quel prix.
- La première chose, c'est la production. Les moyens et les substrats ont changé, la qualité du fût moyen également. Pour faire court, la manière dont on peut synthétiser l'évolution de la production globale est que, par son accroissement quantitatif sur tous les fronts et par la révolution technologique qui a permis celà, la production en matière QUALITATIVE a probablement (pour parler statistique) élevé sa moyenne et réduit son écart-type. Normalement, dans à peu près TOUT business model, c'est ce que tout émetteur de produit cherche à faire : un produit dont la qualité est à la fois haute et peu variable. Le problème, c'est que (il faudrait faire une double courbe de gauss pour illustrer ce que je veux dire), l'écart type extrêmement élevé des anciennes production était certes centré sur une moyenne plus basse mais recouvrait à l'extrême supérieure des valeurs probablement supérieures aux valeurs extrêmes de la production actuelle. Ce qui explique l'existence de quelques OVNI hyper bons qui appartiennent au passé. Mais ce que ça signifie aussi en parallèle, et ça par contre on n'en parle jamais, c'est qu'il existait à l'époque des milliers de tord-boyaux confidentiels que l'histoire, par contre, n'a évidemment pas retenu.
- Donc ça c'était un, maintenant deux : on n'a pas assez de recul. Pour faire court, je peux t'assurer que je suis vachement mais alors VACHEMENT pressé de savoir ce que peuvent donner, sorti d'un ou quelques fûts qualtitatifs après ~30-35yo (et quelques années en bouteille), un Ledaig 2004-2005 sherry, un Kilkerran, un Daftmill, un Caol Ila début 2000, un Clynelish 95-97, un Bowmore 95-96, un Springbank 95-98, certains jeunes Loch Lomond, j'en passe et des meilleures. Et là je parle de ce qu'on peut déjà gouter sur le marché mais c'est sans même parler des distillats des années 2010 qui coulent actuellement sans avoir vu l'ombre d'un palais pour l'instant ou presque ! La vérité c'est que se distillent actuellement les tueries de demain alors même qu'on l'ignore ou que, pire, on se refuse à le croire. Tout l'indique pourtant, beaucoup d'experts s'accordent à dire que les distillats qui coulent actuellement sont extrêmement prometteurs dans globalement une majorité de distilleries. Les drams qu'on a à l'heure actuelle dans la toute-puissance de leur âge (~30yo) datent de la moitié des années 80 qui, à a ma connaissance, n'était pas du tout un âge d'or au niveau de l'essor de la production et de sa qualité (en témoignent les nombreuses fermetures de 83). En dépit de ça on arrive QUAND MEME à dire que les vieux Caol de cette période, par exemple, sont quasi systématiquement super bons, et c'est pas la seule distillerie. Alors donnez-moi une raison (outre l'accessibilité financière) de ne pas croire que dans une quinzaine d'années on ne dégustera pas un Caol Ila 2003 30yo qui sera au moins aussi bon voire potentiellement meilleur ?
Merci de m'avoir lu, chouette débat en tout cas
Personnellement je me fais pas de souci sur la qualité intrinsèque de ce qui est capable de sortir actuellement d'un alambic et, à terme, d'un fût. La question n'est pas que ce soit réalisable mais plutôt sera de savoir où le trouver, et à quel prix.
- WindBreizheur
- Maître distillateur
- Messages : 794
- Inscription : 03 avr. 2018, 14:03
Re: Les 70's, le sacré graal ?
Totalement d'accord avec ça yes !
Et sans doute certains sont nostalgiques d'un temps ou le style du whisky était différent, ça taste old school !
Certains trucs qui tastent new school auj, on se dit "c'est bon mais ça manque de charme"...alors que c'est une petite tuerie enfaite, faut juste se dire que le style a évolué.
Ce qui est clair, c'est qu'il y a moins de merdes qu'avant, et les merdes qui sont toujours des merdes sont moins des merdes que les merdes d'avant hahaha. Le niveau de qualité a augmenté c'est clair. Et le nombre de whiskies moyens a augmenté aussi, les NAS à prix moyens ont pris le dessus pour être consommés partout en grandes quantité... c'est à cause d'eux que la plupart des jus partent en Asie et compagnie.
Parcontre, ça permet aussi de ramener du cash dans l'industrie du whisky et permet des rénovations, des ouvertures, des small batch et single cask pour nous...etc donc why not
Et sans doute certains sont nostalgiques d'un temps ou le style du whisky était différent, ça taste old school !
Certains trucs qui tastent new school auj, on se dit "c'est bon mais ça manque de charme"...alors que c'est une petite tuerie enfaite, faut juste se dire que le style a évolué.
Ce qui est clair, c'est qu'il y a moins de merdes qu'avant, et les merdes qui sont toujours des merdes sont moins des merdes que les merdes d'avant hahaha. Le niveau de qualité a augmenté c'est clair. Et le nombre de whiskies moyens a augmenté aussi, les NAS à prix moyens ont pris le dessus pour être consommés partout en grandes quantité... c'est à cause d'eux que la plupart des jus partent en Asie et compagnie.
Parcontre, ça permet aussi de ramener du cash dans l'industrie du whisky et permet des rénovations, des ouvertures, des small batch et single cask pour nous...etc donc why not
-
- Maître distillateur
- Messages : 4077
- Inscription : 18 janv. 2016, 18:41
Re: Les 70's, le sacré graal ?
pas faux ,mais pas faux du tout!Brieuc a écrit :Les autres ont déjà apportés de bons éléments de réponse. Mon avis sur la question est le suivant et n'est évidemment que très partiel, c'est éminemment multifactoriel (et il n'est pas dit que dans cet éventail de facteurs la part technique ait un poids significativement plus élevé que la part ... psychologique, qui est elle-même mutli-factorielle).
- La première chose, c'est la production. Les moyens et les substrats ont changé, la qualité du fût moyen également. Pour faire court, la manière dont on peut synthétiser l'évolution de la production globale est que, par son accroissement quantitatif sur tous les fronts et par la révolution technologique qui a permis celà, la production en matière QUALITATIVE a probablement (pour parler statistique) élevé sa moyenne et réduit son écart-type. Normalement, dans à peu près TOUT business model, c'est ce que tout émetteur de produit cherche à faire : un produit dont la qualité est à la fois haute et peu variable. Le problème, c'est que (il faudrait faire une double courbe de gauss pour illustrer ce que je veux dire), l'écart type extrêmement élevé des anciennes production était certes centré sur une moyenne plus basse mais recouvrait à l'extrême supérieure des valeurs probablement supérieures aux valeurs extrêmes de la production actuelle. Ce qui explique l'existence de quelques OVNI hyper bons qui appartiennent au passé. Mais ce que ça signifie aussi en parallèle, et ça par contre on n'en parle jamais, c'est qu'il existait à l'époque des milliers de tord-boyaux confidentiels que l'histoire, par contre, n'a évidemment pas retenu.
- Donc ça c'était un, maintenant deux : on n'a pas assez de recul. Pour faire court, je peux t'assurer que je suis vachement mais alors VACHEMENT pressé de savoir ce que peuvent donner, sorti d'un ou quelques fûts qualtitatifs après ~30-35yo (et quelques années en bouteille), un Ledaig 2004-2005 sherry, un Kilkerran, un Daftmill, un Caol Ila début 2000, un Clynelish 95-97, un Bowmore 95-96, un Springbank 95-98, certains jeunes Loch Lomond, j'en passe et des meilleures. Et là je parle de ce qu'on peut déjà gouter sur le marché mais c'est sans même parler des distillats des années 2010 qui coulent actuellement sans avoir vu l'ombre d'un palais pour l'instant ou presque ! La vérité c'est que se distillent actuellement les tueries de demain alors même qu'on l'ignore ou que, pire, on se refuse à le croire. Tout l'indique pourtant, beaucoup d'experts s'accordent à dire que les distillats qui coulent actuellement sont extrêmement prometteurs dans globalement une majorité de distilleries. Les drams qu'on a à l'heure actuelle dans la toute-puissance de leur âge (~30yo) datent de la moitié des années 80 qui, à a ma connaissance, n'était pas du tout un âge d'or au niveau de l'essor de la production et de sa qualité (en témoignent les nombreuses fermetures de 83). En dépit de ça on arrive QUAND MEME à dire que les vieux Caol de cette période, par exemple, sont quasi systématiquement super bons, et c'est pas la seule distillerie. Alors donnez-moi une raison (outre l'accessibilité financière) de ne pas croire que dans une quinzaine d'années on ne dégustera pas un Caol Ila 2003 30yo qui sera au moins aussi bon voire potentiellement meilleur ?
Merci de m'avoir lu, chouette débat en tout cas
Personnellement je me fais pas de souci sur la qualité intrinsèque de ce qui est capable de sortir actuellement d'un alambic et, à terme, d'un fût. La question n'est pas que ce soit réalisable mais plutôt sera de savoir où le trouver, et à quel prix.