Glasgow :
Nous sommes allés au Pot Still, l'idée était de se poser tranquillement après la journée dans les pattes, boire un ou deux verres tranquilles et rentrer à l'hôtel. Mais ça ne s'est pas du tout passé comme ça, c'était vraiment blindé, et une fois à l'intérieur, on a compris qu'on resterait debout, qu'on aurait du mal à se faire servir vu les 3 rangées d'écossais devant le bar et qu'on devrait crier pour discuter. Le bruit était vraiment insupportable, surtout après une grosse journée, alors nous sommes sortis.
Ce n'était pas du tout le moment que nous voulions passer alors pas du tout déçus d'avoir fait l'impasse vu l'ambiance. On s'est juste amusés en se disant qu'on était que mardi, qu'est-ce que ça doit être le vendredi/samedi…
Campbeltown – Springbank J1 :
Arrivée à Springbank pour voir les chais de Cadenhead's.
Passage par le visitor center qui était le point de rassemblement, voici ce qu'on peut trouver par terre :


Les boîtes étaient bien évidemment vides, c'est vrai que c'est assez insolent comme cale-porte, je garde l'idée.
Je regarde d'un œil curieux ce qui reste dans The Cage, que des Longrow et Hazelburn, tous des moins de 10yo, pas mal de 6yo. Rien qui m'intéresse, mais j'en reparlerai un peu plus tard.
C'est parti pour les chais de Cadenhead's :

Je ne vais pas refaire l'historique, beaucoup doivent le connaître. Choses un peu en vrac qui sortent un peu des sentiers battus et/ou qui peuvent intéresser juste pour la curiosité :
- Ils sont les derniers à qui Springbank vend encore des fûts.
- Suite à une question : pendant très longtemps (et il y a de ça longtemps), Glenfarclas et eux ont été en procès au sujet de l'utilisation du nom sur les étiquettes. Un arrangement a été trouvé, Cadenhead's a le droit de nommer "Glenfarclas" pour 2 sorties annuelles, pour toutes les autres, c'est le fameux "Speyside" qui prévaut.
- Récemment, un particulier leur a proposé un fût d'Ardbeg fin 80's pour 250-300k£, sachant qu'il ne restait plus que de quoi faire environ 150 bouteilles dedans. À l'étonnement de tous, il nous a expliqué que pour des gros embouteilleurs comme eux, GM, SV ou un autre gros, qui ont beaucoup de trésorerie, c'est une très bonne affaire, même si ça ne paraît pas comme ça, car ce sont des fûts très rares. Il nous a indiqué qu'ils n'avaient pas donné suite sans en expliquer les raisons (étrange puisqu'il disait la phrase précédente que c'était "a bargain"), mais qu'il ne doutait pas qu'un autre IB avait dû l'acheter bien vite. La discussion plus globale tournait sur le fait que beaucoup de particuliers essayaient de revendre des fûts qu'ils ont achetés dans les années 2000, se rendant compte des coûts annexes et qu'ils allaient difficilement réussir à revendre leurs 250 bouteilles.
- Suite à ma question pendant la dégustation qui portait sur les critères pour choisir de faire un finish plus ou moins long sur un whisky, réponse assez drôle et honnête : il m'a dit qu'il n'y avait pas de magie, qu'il aimerait me raconter que c'est un vieux de la vieille qui en goûtant un distillat savait exactement dans quel fût le transférer pour l'améliorer, mais que la vérité, c'est que c'était beaucoup d'expérimentation et de l'opportunisme, à savoir : quels fûts sont dispos là maintenant ?
Place à la dégustation :
- https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... od-2012-ca : pas de photo car directement sorti du fût (sans photo non plus). Ma note rapide est sur WB (comme pour les autres dessous), rien de fou sans être nul.
- https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... ry-2016-ca : un Highland Park dégusté à l'aveugle, personne n'aurait pensé qu'il n'avait que 6yo, c'était assez étonnant, mais pas de miracle non plus, juste sympa et vraiment sur le distillat.

- Pas de WB, un Glentauchers 2011 11yo avec un finish d'un an en PX. Très bon, ultra facile, ultra flatteur. Ce n'est pas un grand whisky, mais quelle gourmandise. Parfait pour un daily dram sans réfléchir.

- https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... ff-2006-ca : 4yo de finish en Caroni qu'on sent très fort au nez, j'ai cru que c'en était un d'ailleurs puisqu'il nous l'a fait déguster à l'aveugle. Ça a vraiment eu ses adeptes lors de la dégustation, moi pas vraiment, mais je ne suis pas un grand fan de Caroni. En tout cas, les notes pétrolifères étaient là.

- https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... ry-2003-ca : Un Glenfarclas avec un finish de 4yo en fût de cognac. C'était franchement intéressant, mais pas de révélation non plus, mon premier Glenfarclas avec cette finition.

- Pas de WB, pas de photo, pour terminer, nous avons eu droit à un Paul John bien tourbé directement sorti de son fût. 4 ou 6yo je ne me souviens plus pour être honnête. C'était sympa, bien que riche aromatiquement, trop tourbé pour moi au bout de 3 gorgées, mais d'autres ont bien aimé comme daily.
Fin de dégustation, le moment était sympathique, nous avions été généreusement servis et nous avons gardés 2cl de chaque à chaque fois que nous avons bu plus tard pendant le voyage. C'est à ce moment que je me suis rendu compte que tous étaient bien meilleurs en seconde dégustation parce qu'à température ambiante ! Détail que j'avais négligé au moment même.
Nous repassons par le visitor center car je voulais prendre le temps de regarder leur vitrine/musée :






De belles bouteilles, certaines que j'ai eu la chance de déguster, dont l'une de mes deux meilleures notes ever, le fameux LB 1966 #443 (si si sur la dernière photo), et d'autres comme ce 1919 que je ne dégusterai probablement jamais :

La boutique va bientôt fermer, il n'y a plus personne, alors j'engage la discussion avec les employés. Sachant que j'ai un tour pour Springbank le lendemain, je leur demande conseil pour arriver plus tôt pour avoir une chance d'avoir une belle bouteille à The Cage. On me répond que c'est compliqué de donner une estimation, qu'en moyenne il y a une trentaine de personnes qui font la queue quand ils ouvrent la boutique et que ça commence souvent 30 min avant vers 9h30, mais que par exemple, le matin même, il n'y avait que 10 personnes, mais les premières étaient là vers 9h. Donc pas de règles. J'avoue être désabusé, je ne pensais pas que c'était à ce point-là, je n'ai pas envie d'attendre 1h dans le froid, potentiellement sous la pluie, pour sûrement rien d'intéressant.
Ils me font goûter leur hand-filled distillery exclusive du moment car des employés étaient en train de les remplir avec un gros entonnoir et des bouteilles sans étiquettes, je leur demande comment ça fonctionne. On me répond que c'est tous les fonds de fûts/batchs qui sont mélangés dans ces grandes dames-jeannes, que c'est un vatted qui évolue constamment, en bien ou en mal. Je goûte le Springbank, puis le Longrow. J'ai une préférence pour le Longrow, mais dès la 2e gorgée, les cendres éteignent tout en gorge. Nous décidons de nous prendre une bouteille du Springbank avec ma compagne, comme souvenir et comme très bon daily dram, pour 68€.
Passage ensuite par la boutique Cadenhead's en ville pour acheter la bouteille du Glentauchers 2011 PX, là aussi comme souvenir, mais également comme excellent RQP, 68€ la bouteille également.
Je goûte deux de leurs nouvelles sorties :
- https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... in-2010-ca : juste ok quoi. Comme j'ai dit à l'employé : c'est pas mauvais, mais une fois qu'on a une bouteille comme ça à la maison avec ce profil, pas besoin d'en avoir plus.

- https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... ear-old-ca : il avait tout pour être super intéressant sur le papier, un brut de fût de 19yo en bourbon, ça pouvait vraiment être une pépite. Spoiler alert : non. Classique, qui fait plus jeune que son âge et avec un alcool pas super intégré.

Campbeltown – Springbank J2 :
Arrivés au même endroit que la veille pour le tour vers 10h. Les gens se bousculent devant The Cage, l'ambiance est exécrable, ça se regarde de travers, faisant bien attention à ce que personne ne se double. Je regarde les bouteilles restantes, la "meilleure" est un Hazelburn 12yo first fill sherry, il y a également un Longrow 14yo, le plus vieux Springbank est un 9yo. L'ambiance me passe totalement l'envie d'acheter, et franchement, ça aurait été acheter pour acheter. Oui c'est du SC, oui c'est du CS, mais bon, ai-je vraiment envie d'acheter un whisky à l'aveugle pendant ce voyage ? D'autant plus des 6-12yo ? Sachant qu'ils ne sont pas donnés non plus, que c'est en £ ? Je décide de m'abstenir. D'ailleurs, l'employée chargée de The Cage me demande quel whisky m'intéresse, et est bien surprise quand je réponds poliment "aucun". C'est vrai que ça tranche avec l'ambiance, pour faire simple et même si je n'aime pas faire de généralités : les asiatiques achètent n'importent quoi, les européens achètent tout ce qui dépasse 10yo. Comble du ridicule, en allant aux toilettes, ma compagne a entendu un visiteur venir demander à quelqu'un qui n'avait rien acheté s'il pouvait acheter pour lui, puisque la règle était une seule bouteille par personne… Je n'imagine pas l'ambiance que ça doit donner pendant les festivals.
Bref, le tour commence par un verre au Washback Bar, le bar de la distillerie. J'ai l'occasion de déguster un superbe Hazelburn 23yo first fill sherry, SC, CS, mon plus vieux :

Je me garde 2cl dans un sample pour le goûter tranquillement à la maison. Je dis pour plaisanter à l'une de nos deux guides que pour celui-ci, clairement j'aurais fait la queue à 9h le matin si j'étais sûr de pouvoir l'acheter. Elle rigole en me disant que c'est désormais très rare qu'ils mettent des plus de 20yo pour The Cage.
Nous buvons ça dès 10h15 (en vrai ça passe très bien vu la pépite), tout en parlant de la distillerie. Là aussi, je ne vous fais pas l'historique, déjà que pour la plupart, vous devez connaître les lieux.
Les photos dans l'ordre de la visite donc :
Séchage de l'orge

La tourbe fraiche, le recycleur des eaux usées, les anciennes citernes d'huile pour chauffer les alambics

La tourbe une fois sèche

La tourbe fraiche sous un autre angle (on a tous bien rigolés)

Arrivée au niveau du Kiln


Puis passage directement dans le Kilm, les pieds s'enfonçant petit à petit dans l'orge

Le Mash


Qui donne ensuite le Wort que nous goûtons, goût de céréales bouillies et sucrées, buvable mais pas très bon.

Passage par la fermentation


Pas de photo des alambics, des employés travaillaient, je n'avais pas eu envie de les traiter comme si j'étais au zoo.
Arrivée à la sortie du new make, c'est du Springbank qui est en train de sortir. Le safe est ouvert, on nous propose de goûter directement à la source, comme pour le wort, en mettant nos doigts dedans. Nous goûtons également du new make d'Hazelburn. Les deux sont très verts, sur l'olive verte, ça me fait un peu penser au River Antoine dans l'esprit, sans le côté iodé, le Springbank est plus fort aussi.


Enfûtage



Arrivée dans leur meilleur chai, c'est dans celui-ci qu'ils gardent leurs meilleurs fûts, les fûts les plus prometteurs, ceux qu'ils veulent particulièrement bien faire vieillir



Nous dégustons un magnifique Longrow 27yo directement sorti d'un fût, la tourbe est superbement fondue dans l'ensemble. J'ai pas mal de résidus noirs au fond du verre, on nous explique que c'est la fin du tonneau et qu'il ne sera pas embouteillé, alors ils le font terminer à quelques chanceux comme nous. Nous passons ensuite à un Springbank qu'ils ont embouteillé car l'ABV baissait brutalement, et que c'était leur 2e plus vieux fût. Je demande quel est le premier, il s'agit d'un 1988. Ils expliquent qu'il n'existe plus aucun fût datant d'avant la fermeture, qu'autrement ils l'auraient racheté. Le Longrow 27yo est d'ailleurs un fût qui a été racheté à un client qui avait profité de leur private cask à l'époque. Nous discutons du marché actuel, ils nous disent qu'ils pourraient produire plus pour répondre à la demande, mais aussi pour les sous, mais qu'ils ne le font pas, car mécaniquement ils ne pourraient plus autant contrôler la qualité de leur production.

Nous mangeons le midi au bar un plateau assez frugal, mais bon. Nous discutons avec le couple d'anglais qui nous accompagne lors de ce tour (j'en profite pour les remercier pour le Brexit et d'avoir compliqué notre vie d'amateurs, ils rigolent en nous assurant qu'ils étaient contre et qu'ils ont honte), 25 ans de plus que nous, qui a connu le golden age du whisky et qui me dit que j'ai le bon état d'esprit selon lui (à savoir goûter goûter goûter), parce que dans 20 ans, ça ne sera même plus une question d'argent, mais tout simplement que les vieilleries/légendes auront disparu ; nous verrons.
L'après-midi, notre atelier composition de blend commence. Notre guide nous incite à nous amuser et nous laisser aller, il nous conseille néanmoins de rester sur un blend composé de 2/3 whiskies, mais que nous faisons comme nous voulons, tout en précisant en rigolant que certains asiatiques veulent juste une bouteille entière de first fill sherry… Je goûte chaque whisky individuellement pour me faire une idée, et il faut dire que les bases sont vraiment excellentes, on ne se moque pas de nous. Je m'amuse un peu en essayant de composer des choses qui sortent un peu de l'ordinaire pour la distillerie, c'est plus ou moins réussi.



Nous repartons donc avec deux bouteilles à nos noms.
Pour ma compagne : 50% first fill bourbon, 40% refill sherry, 10% refill port – 53,8%
Pour moi : 60% first fill bourbon, 30% refill sauternes, 10% first fill sherry – 54,7%
On nous donne nos petites miniatures de 5cl "private bottling for distillery visitors 2023" qui est un simple 10yo 100% bourbon et la journée s'achève.

Skye – Talisker :
Nous ne devions pas aller à Talisker, j'avais trouvé que les tours proposés étaient chers et qu'en plus la dégustation ne suivait absolument pas. Mais nous sommes passés devant un jour de pluie intense, donc nous nous sommes arrêtés comme ça sans vraiment réfléchir, je voulais voir le visitor center, et potentiellement me laisser tenter par une visite.


Le hall est très moderne, ça en met plein la vue

Bon, je passe direct à ce qui m'a dérangé : cette impression d'être à Disney, avec un très beau lieu d'accueil, mais où tout est fait pour juste vous faire cracher votre argent. Un lieu rempli de produits dérivés dans tous les sens, ce ressenti très désagréable que cette distillerie n'est qu'un numéro parmi d'autres pour le groupe auquel elle appartient, avec quasiment autant de place pour des bouteilles des autres distilleries et de la gamme special release que pour les bouteilles Talisker… Et tout est trop cher.
Le 10yo, pas moins cher qu'en France, rien d'intéressant (50€ à LMDW avec en plus un mug)

195£ le 18yo…

Le 25yo me semble dans la veine de Springbank et Macallan, c'est celui qui m'a le moins choqué en fait.

Le NAS finition porto

Deux autres NAS avec aucune indications…


Le distillers edition 2022

Le distillery exclusive… 2021

Et pour finir les choses intéressantes sur le papier, mais évidemment trop chères




Alors là ce n'est pas le prix qui m'a fait tiquer, mais plutôt le type de fût…

En vrac des photos des special edition de l'année et des précédentes qui n'ont pas trouvées preneurs







Pour terminer je passe au bar (blindé) sans conviction où sans surprise j'ai tout trouvé sans intérêt ou alors horriblement cher. En fait, on touche là à ce qui me dérange profondément, c'est qu'on sent qu'il n'y a aucun cadeau, aucune chaleur humaine dans ce lieu, juste ce côté aseptisé et froid du cliché d'une multinationale qui veut faire un max de thune, sans donner une petite carotte à ses visiteurs, pour la plupart fans (j'étais entouré de fans boys qui achetaient sans se poser de questions), qui font quand même le déplacement jusqu'au fin fond de Skye.
Et comme une confirmation, en fin de voyage, je suis passé au bar du Scotch Whisky Experience d'Édimbourg appartenant à Diageo, la moitié de cette liste y était disponible, moins chère !!! Le SR de l'année est ici à 11£, il était à 8£ et des poussières à Édimbourg… Logique de payer plus cher à la distillerie ?

Bref, aucune envie de participer à un tour. J'entends de toute façon qu'il n'y a plus de place pour la journée. Pas de miracle donc, mais je ne pensais pas que c'était abusé à ce point-là.
Dornoch – Dornoch Whisky bar :
Je voulais absolument faire le détour pour passer une soirée dans ce qui est considéré comme l'un des 10 meilleurs whisky bar au monde !
Arrivée en ville, je vais à la boutique où je suis accueilli par Simon Thompson. Nous discutons rapidement, il me fait goûter une fin de sample d'un cask appartenant à un crowdfunder asiatique dont le fût va bientôt être embouteillé. Un 5yo, très riche arômatiquement, franchement bluffant pour l'âge. Je vous passe les discussions, mais c'était très sympathique. Tout le monde était accessible, bien que visiblement occupés.
Place au bar ! Je me suis gardé des samples de chaque whisky dégusté pour m'en faire une note plus détaillée à l'occasion, j'ai juste bu en mode plaisir et sans réfléchir.
Fin de journée qui commence par un fly des Dornoch SC disponibles à la dégustation :
https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... h-2017-pst
https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... h-2017-pst
https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... h-2017-pst
https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... h-2017-pst
Confirmation de mon sentiment précédent d'avoir été bluffé par la maturité du whisky pour l'âge. C'est très céréalier, très aromatique, vraiment bon. Comme quoi cette approche d'une orge différente, de levures différentes et de très longs temps de fermentation font vraiment la différence. Je n'avais pas une très bonne image de l'octave et pourtant là… Force est de reconnaître que ça fonctionne ! Préférence pour le cask 10.


Avant de diner et de retourner au bar, je me fais plaisir et je m'offre un joli sample : https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... al-1966-ca

Je décide de battre mon record du plus vieux distillat que j'ai eu l'occasion de boire (à savoir un Ballantine's 30yo embouteillé en 1965, donc distillat 1935), en prenant un blend distillé en 1910.
https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... old-rarity : C'est ce qui semble le plus correspondre sur WB, mais ce n'est pas celle-ci, puisque le bas de l'étiquette est différent. Je demande si on en sait un peu plus sur le liquide, un barman m'explique qu'on sait juste que cette compagnie appartenait à Caol Ila, il y en a donc certainement dedans.
Si je suis honnête, certainement le plus mauvais rapport qualité/prix de la soirée, on verra si la dégustation à froid le confirme, mais il faut garder en tête qu'on boit un petit peu d'histoire.


Glen Grant 5yo Giovinetti (pas trouvé le WB)

Je m'offre deux nouveaux samples :
https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... rclas-1992
https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... ear-old-hi


Puis un Miyagikyo 10yo SC Private Cask (pas référencé sur WB), excellent. Un vrai fossé avec sa version réduite, une bombe fruitée. J'ai adoré.

Un Daftmill 2007 SC pour le Japon : https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... tmill-2007
Déception de la soirée, trop d'alcool, à regouter à tête reposée.

Un Glenfarclas 11yo : https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... rclas-2009 Excellent, très gourmand.

Un Ichiro's Malt : https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... ers-choice
Superbe distillat tout en délicatesse, malgré l'ABV.

Arrive bien sûr le moment où je perds les pédales et je m'offre ce sample : https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... re-1972-sa
2.5cl dans le sample et 0.5 dans le verre. Le nez est magnifique, et la bouche aussi. C'est d'une complexité pour l'ABV, exceptionnel. Et la bouche avec toutes les différentes couches. Fiouf, tellement plaisant, je me garde une dernière mini-gorgée pour la toute fin.


D'ailleurs, après m'avoir servi, j'ai vu qu'un petit pschitt de ceci a été mis dans la bouteille : https://www.amazon.fr/Conservation-vin- ... 315&sr=8-6
Je pose quelques questions, et on m'indique qu'après de nombreuses expérimentations, c'est ce qu'ils ont trouvé de mieux, que ça préservait réellement le whisky en l'empêchant de s'oxyder grâce à une couche de gaz venant se mettre entre l'oxygène et le liquide, que ça fait longtemps qu'ils l'utilisent et que ça ne modifie absolument pas le goût de l'alcool. Il a d'ailleurs insisté pour me mettre un mini pschitt dans mon sample pour le préserver. Je ne connaissais pas, vu le prix sur internet, ça me semble être un achat intéressant pour des grosses bouteilles.
Difficile de passer après le Bowmore alors les deux verres suivants sont de simples daily


Dernier verre de la soirée, un bourbon sélectionné par Chichibu pour Shinanoya : https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... y-2011-shi
Je ne sens pas grand-chose, j'ai le palais cramé, c'est juste bon. À voir à froid.

Soirée inoubliable, l'équipe était géniale, j'ai beaucoup aimé l'ambiance avec de la très bonne musique celtique en fond. Le barman était très sympathique et les discussions intéressantes. J'ai beaucoup aimé l'état d'esprit. Lorsqu'on parlait du marché actuel, il m'expliquait par exemple, qu'il y a 3 semaines, un groupe de japonais est arrivé et a demandé à racheter une bouteille de ce Talisker au prix du bar : https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... isker-1973 (200£ les 2.5cl), refus du barman expliquant qu'ils pouvaient prendre 3 ou 4 verres, mais que le restant de la bouteille ne serait pas vendu, l'esprit étant que cette bouteille soit disponible pour tout le monde. Je n'ai pu que féliciter le mindset. Il est également allé dans mon sens lorsque je lui ai dit ma déception (niaiserie ?) au sujet de l'attitude des gens à The Cage à Springbank, il m'a dit qu'il avait même vu des gens se battre devant la boutique lors d'événements, ridicule.
Allez, dernière gorgée du Bowmore et au lit.
Ballindalloch – Glenfarclas :
Rendez-vous à Glenfarclas pour un tour de la distillerie.
Passage par les vitrines du visitor center avec un petit Glenfarclas 1920



D'autres bouteilles





Les prix actuels des family casks vendus, ça a bien augmenté

Le malt mill de Glenfarclas et le de-stoner, je n'ai pas mis la photo de celui de Springbank alors je me rattrape. Le fonctionnement du de-stoner est assez impressionnant, c'est juste un système d'inclinaison et de vibrations, la farine va vers le bas et les petits cailloux, plus gros, vont vers l'arrière, assez ingénieux. Notre guide nous a expliqué qu'à l'époque, c'était l'endroit le plus dangereux de la distillerie car si deux cailloux frottés ensemble produisaient une étincelle, l'ensemble pouvait exploser, mais que les coffrages actuels permettaient de contenir (dans une certaine mesure) une explosion.



Le mash, tout est géré par un ordinateur qui calcule s'il faut ajouter de l'eau chaude, de la farine etc



La fermentation, les levures ajoutées sont liquides, plus lourdes que le wort, elles tombent au fond de la cuve et permettent d'être évacuées plus facilement que si elles étaient solides


Les alambics




Assez drôle, les tuyaux sont nettoyés par de simples ballons de foot envoyés sous pression

Les warehouses, les photos ne représentent qu'une toute petite partie, mais c'est énorme. Ils en ont construit récemment 8 nouvelles et ont désormais 2x ce qu'ils produisent en capacité de stockage. Ils stockent donc pour d'autres distilleries (sans avoir voulu dire lesquelles), ce qui leur fait un très gros cash flow.


À l'intérieur de la numéro 1



Leur plus vieux fût, un 1953. Il vaut 4 millions de £ et il reste entre 100 et 150 bouteilles dedans. Il est surveillé très attentivement et sera embouteillé cette année pour devenir leur premier 70yo (pas de précision si CS). Évidemment, pas possible d'y goûter, mais devant les yeux impressionnés de notre petit groupe, notre guide nous disait que selon lui, il n'était pas si incroyable, qu'il aurait dû être embouteillé il y a 10-20 ans. Il faisait un peu une généralité en disant que les vieux whiskies n'étaient souvent pas si bons que ça, je me suis retenu d'intervenir, ayant déjà goûté un Glen Grant 1953 65yo qui était excellent justement… Mais bon, j'ai bien fait puisqu'il a tout de suite contrebalancé en disant que le fût de 1954 juste à côté était, lui, démentiel.

Place à la dégustation, on commence par le new make

Puis viennent dans l'ordre :
https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... rclas-2006 : très bon
https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... rclas-1990 : très bon, mais sherry monster
https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... rclas-1985 : monstrueux
https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... rclas-1976 : monstrueux
https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... rclas-1969 : excellent (il était un peu en dessous des deux précédents, il en pâtit donc, mais on reste dans du lourd).

Petit délice en plus pour la fin : https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... rclas-2002
Le Distillery Exclusive embouteillé spécialement pour le Speyside Festival qui a eu lieu 2 semaines auparavant. Il est vraiment excellent, je demande le prix, notre guide nous annonce 225£, si vous regardez bien la liste de la boutique, le 2007 est à 260£, je lui demande donc pourquoi il n'est pas 100£ plus cher, vu leurs prix en boutique. Il me répond que c'est justement parce que c'est un distillery exclusive et que c'est une petite récompense pour les gens qui prennent la peine de venir jusqu'ici, puisque c'est le seul endroit où il est disponible. Je ne sais pas si c'est vrai, mais j'ai envie d'y croire puisque le reste est bien plus cher, et qu'ils n'ont pas l'air de faire de cadeaux. Petit hic, je ne l'ai pas vu du tout en boutique, apparemment il n'en reste plus. Après un petit tour auprès de ses collègues, notre guide nous annonce qu'il en reste 3. J'en achète une, je tente de négocier une remise car je ne veux pas de la boite en bois pour gagner du poids dans la valise, j'ai eu droit à un joli sourire du genre "nice try" et un non poli. On me fait juste les 5£ de remise pour toute personne ayant participé à un tour, 220£ donc qui donneront environ 250€ avec la conversion et les frais.

C'est marrant parce qu'ils insistent beaucoup sur à quel point ils sont des petits du Speyside à côté des monstres de production qui les entourent (y'a eu quelques tâcles marrants sur Macallan pendant la visite) alors que je les ai trouvés déjà tellement plus industriels que Springbank. En tout cas, l'accueil était chaleureux (l'inverse de Talisker…), on ressent le côté famille là-bas. Par exemple, notre tour a eu du retard parce qu'un vieux monsieur (très très vieux) est venu à la distillerie, je l'ai juste entendu répondre à une question en disant qu'il avait commencé à travailler chez Glenfarclas en 1953, eh bien tout le monde est venu le saluer et on sentait beaucoup de respect envers lui. Ou alors le fait de refuser une offre à plus de 500 millions de £ de gros groupes pour garder la distillerie dans sa famille. Bref, super esprit, super tour, super moment, super souvenir.
Édimbourg :
Nous sommes allés au bar Usquabae, ambiance très sympa, carte correcte, bien qu'un peu chère, difficile de passer après Dornoch. Pas de review ni de photos, je n'ai bu que des daily. Discussion super cool avec un serveur qui était un ancien employé de chez TWE, chargé des achats aux enchères pour la boutique, et comment il avait été formé à reconnaitre les fake. Il m'a dit à quel point les enchères dans le monde étaient gangrenées par les fake, que c'était de pire en pire, et que ça concernait en particulier Macallan et Ardbeg, il m'a donné quelques tricks pour les repérer. Il m'a aussi dit que Springbank était un petit plus protégé parce que les étiquettes étaient beaucoup plus difficiles à contrefaire, en particulier la série des Golden S. Et aussi que la chance qu'il avait à son poste, c'est qu'il avait l'occasion de boire des choses que jamais il n'aurait bu autrement, comme le fameux Samaroli Bouquet.
Nous sommes allés à la Scotch Whisky Experience appartenant à Diageo, parce que je voulais absolument voir leur énorme collection d'oldies et whiskies légendaires. Les tours sont chers, les dégustations en fin de tour nulles, mais je voulais y aller juste pour le passage dans la collection. Sur place j'ai appris que nous étions obligés d'être avec un guide, bon, petite douche froide parce que je m'en fichais un peu d'avoir un cours sur comment le whisky est fabriqué et surtout, c'est le genre de visite qui se fait au rythme du guide, donc je n'aurais jamais pu avoir le temps souhaité pour bien prendre mon temps et regarder la collection, donc tant pis. Passage par la boutique, tout est sans intérêt. Passage par le bar, nous buvons quelques daily. En vrai, ce n'est quasi que du daily, mais les prix sont vraiment corrects et permettent de goûter des choses que je n'aurais jamais pris autrement. C'était sympa, bien que touriste-land.
Passage par la boutique Cadenhead's, je savais qu'il n'y aurait rien d'intéressant, mais c'était sur le chemin. Il restait un Longrow 21yo CA, quelqu'un s'est évidemment jeté dessus et l'a acheté de suite sans réfléchir. Bref, autrement, un autre 1919 en boutique pour l'histoire

Mais aussi des vieux dumpy vides. J'ai un peu discuté avec l'un des vendeurs pour savoir s'ils leur restaient des dumpy encore plein pour les archives, comme le Springbank 1919 qu'ils avaient en boutique. Il m'a dit qu'il en restait peut-être 2-3, mais pas plus. J'ai demandé s'ils n'avaient pas un service "enchères" chargé de racheter des vieux collectors comme c'est le cas chez Diageo par exemple, pour nourrir l'histoire de l'embouteilleur quoi. Il m'a dit que malheureusement, bien qu'il aimerait et qu'il en ait déjà parlé, ce n'était pas le cas, ni pour un futur proche.



Voilà pour le récit, en espérant que ça vous ait plu !