Pas vraiment d'accord : pour moi, l'offre et la demande régulent le marché secondaire (et on le voit bien avec les hausses vertigineuses des collectors). Pour ce qui est du marché primaire, comme tu l'expliques, chaque boutique ou distillerie fixe son prix en espérant le vendre assez rapidement mais toutes n'ont pas la même politique commerciale.elskling a écrit :Mais Forrest, on parle bien de la loi de l'offre et de la demande, pas du coût de revient.
Canis raisonnait sur les coûts de revient, et tu suis son raisonnement: c'est là que le bât blesse.
Je reprends mon exemple de tout à l'heure:
1000 personnes veulent chacun acheter 1 bouteille alors qu'il n'y a que 100 bouteilles produites.
Là où se fera le point d'équilibre, là où il y aura une adéquation (généralement imparfaite, car aucun marché n'est parfait évidemment) c'est quand le prix sera celui que 100 personnes seront prêtes à débourser pour ces 100 bouteilles, au détriment des 900 autres.
Tant que le prix de vente (supérieur au prix de revient pour un produit très demandé) permet à certains d'acheter puis de revendre aussitôt à un prix supérieur à ceux qui n'ont pas été assez rapides pour acheter, alors tu peux te dire que ton prix de vente n'est sans doute pas encore assez élevé.
C'est ça qui est en train de se passer pour le whisky je pense, on est dans la phase où les prix sont fixés pour atteindre un équilibre (qui n'est pas forcément stable, cf spéculation etc.)
Exemple (Caol Ila 1984) : Cadenhead en a sorti un cette année (celui-ci donc 34 ans, brut du fût, single cask) autour de 280-300€ et encore je pense qu'il était possible de l'avoir à un peu moins en GB. Dans le même temps, Gordon & MacPhail ont sorti le leur (celui-ci toujours 34 ans, brut de fût, sinlge cask) qu'on peut trouver à LMDW à 575€ (il y avait un lien récemment pour quasiment le même prix en Hollande). Comment expliqué la différence de prix qui est somme toute majeure ? Certes le GM est un sherry mais on a vu que l'argument aussi d'achat du fût ne représente pas tant que cela dans le prix final.
Exemple n°2 : Ardbeg a sorti il y a 2 ans son Twenty One qui était à alors à 370€ quand Laphroaig vient de sortir un 28 ans (celui-ci) à 470€ en moyenne (on pourrait aussi parler du prix de leur 10 ans CS qui chaque année est à prix très doux).
Au final, compte tenu effectivement d'une demande accrue, je pense qu'il y a vraiment 2 sons de cloche : celui de ceux qui veulent profiter du marché en abusant gravement sur leur marge (Ardbeg, LMDW, GM, bottlings anniversaires, Sansibar, ALOS, etc...) et celui de ceux qui souhaitent perdurer dans le marché et avoir des clients encore longtemps (Cadenhead, Laphroaig, etc...) : malheureusement, pour le 2ème, ils sont de moins en moins nombreux. Mais en aucun cas, la hausse de la demande a raréfié les produits (ce qui est souvent sous-entendu comme argument pour expliquer la hausse des prix) : elle a juste rendu plus cupide certaines sociétés.