Soirée de fin de saison à Liège

Modérateur : Modérateurs

etienne_s
Ouvrier distillateur
Ouvrier distillateur
Messages : 81
Inscription : 20 janv. 2015, 10:59

Soirée de fin de saison à Liège

Message non lu par etienne_s »

En parralèle avec FB, petit retour sur la dernière soirée dégust’ organisée par Hubert Corman. Pour la dernière de la saison, changement de décor : on retrouve l’Internationale Rhumantique Liégoise au Café Brazil, dans le centre de la Cité Ardente.

Ambiance relaxe aujourd’hui, pas de prise de note (sauf moi…) avec un line up de compétition :
- Santiago de Cuba 20 ans, 40°
- Clément 1970, 44°
- Silver Seal St Lucie Dennery 1984, 43°
- Chantal Comte Tour de l’Or Bielle BdF 57,4°

Image
Ca s’annonce varié !

On attaque par le Santiago de Cuba 20ans : un « vrai » 20 ans (pas une solera), de mélasse comme tous les cubains. A noter qu’il est distillé dans l’ancienne distillerie Matusalem, maintenant une distillerie d’Etat. Comme l’essentiel des distilleries cubaines en fait, à l’exception notoire de celle de Sancti Spiritus. Bref… au nez rapidement : on tape dans le bois, et beaucoup d’épices (cannelle, noix de muscade, poivre, etc. En bouche c’est très boisé, on retrouve aussi tout le panel d’épices, le poivre, avec une rétro-olfaction quasi salée. Une finale légère mais très longue.

Perso, ce rhum a quelque chose de très étonnant : C’est TRES boisé, mais c’est un boisé très fin. Rien d’un jus de bois, rien non du boisé d’un gros Demerara full proof par ex, et pourtant c’est très bon. Ça donne franchement envie de se pencher plus sur Cuba, la moins explorée des origines pour les rhums de mélasse…

Image

On enchaine avec un rhum agricole emblématique : le Clément 1970. Avec les millésimes 1952 et 1976, c’est l’un des grands classiques de la maison. Embouteillé en 1991, ça nous donne un bon 20 ans de fût, et beaucoup de stock : Clément continue régulièrement de sortir des lots de ce millésime-là dans des emballages (et des tarifs…) toujours plus collectors.

Au premier nez c’est assez fermé, on est vraiment sur un distillat qui demande à s’aérer. Donc on le laisse s’aérer en papotant…. Au bout d’un moment, un voisin nous gratifie d’un « Prenez et sentez en tous… » : on remet le nez dedans et là, c’est un torrent de senteurs au fond du verre : des notes torréfiées, du café, du pain d’épices, des fruits secs, des noisettes, des notes de cire & d’encaustique aussi, quasi Speyside, qui s’ouvre des notes beaucoup plus confites, l’abricot, la frangipane, une cannelle très fondue, la vanille…

En bouche, c’est très différent: des notes fumées, le réglisse, le tabac, la menthe, quelque chose de patiné, comme les vieux meubles, c’est globalement ultra fondu.

C’est excellent, ça se « mâche », c’est évidemment très long en bouche : la grande classe !

Image

Sans transition, on change encore d’origine avec un embouteillage très rare pour le coup : un Dennery 1984, de St Lucie, mis en bouteille par Silver Seal à la fin des années 90. Une toute petite série dénichée par Max Righi mais pas beaucoup plus d’info sur ce rhum…

Très sombre à l’œil, le nez donne de la cerise, de la canne, c’est très frais, très végétal, façon « vieux whiskey américain » d’après Hubert pour ceux à qui ça parle, avec un côté réglisse, herbacé, le médicament pour la toux, le génépi... Un nez très expressif donc.

La bouche contraste franchement : on est sur l’anis, du réglisse, c’est très rond. La finale détonne tout autant : très longue, sur le caoutchouc brûlé et le tabac. Avec un nez qui envoie, une bouche très ronde et une finale sur tout autre chose encore, ce rhum-là est un OVNI, un jus qui cache bien son jeu jusqu’au bout!

Image

On termine par un autre petit monstre : un embouteillage de Chantal Comte, la Tour de L’Or, Bielle Brut de Fut, 57,4°. On présente plus madame Comte, qui a depuis longtemps accès à de multiples allocations des grand millésimes de rhum agricole, autant en Martinique qu’en Guadeloupe et à Marie-Galante pour celui-ci.

A l’œil, c’est… doré ! Assez clair en fait, ça s’explique en partie pour son « jeune » âge (5ans quand même). Au nez, c’est puissant et pourtant très frais, avec le citron et les agrumes qui montent d’abord, de la canne fraîche, un côté ciré, beurre fondu, sur la levure, avec une pointe fumée.

En bouche, on retrouve le côté citron-agrumes mais on découvre aussi un côté pâtissier & miel, un côté végétale, sur le foin, et surtout quelque chose de gras, de crémeux, avec une touche salée sur la finale. Là aussi, une belle découverte gustative pour moi : le côté gras ET léger en même temps.

Image

La soirée se termine par une tournée générale de mojitos cubain offerts par le patron, super manière de terminer la saison ! On reviendra au Café Brazil, super carte, super accueil du taulier, excellente soirée ! Rendez-vous en septembre.

Image
Répondre

Revenir à « A propos des bouteilles de rhum »